« Des cristaux d’aluminium : une bombe à retardement dévastatrice » (extrait de Toxic story)
« Il n’y a aucun exemple que la vérité ait été nuisible ni pour le présent ni pour l’avenir. » C’est avec cette citation de Denis Diderot que le Pr Gherardi, neuropathologiste à l’hôpital Henri Mondor de Créteil, commence son livre Toxic Story. Deux ou trois vérités embarrassantes sur les adjuvants des vaccins. Nous publions ici un deuxième extrait de cette enquête scientifique, avec l’aimable autorisation des éditions Actes Sud.
Lire le premier extrait (cliquez ici).
Toxic Story. Deux ou trois vérités embarrassantes sur les adjuvants des vaccins (extrait)
CHAPITRE 1 – LA RÉUNION DU CLUB
« Chacun, comme à l’accoutumée, rivalise d’érudition avec son voisin : s’il ne fait pas de cadeaux, notre club offre décidément un bel exemple d’intelligence collective. Vient ensuite le tour de Michelle Coquet. Elle n’a, s’excuse-t-elle presque, pas grand-chose à nous présenter, juste quelques images d’une biopsie musculaire qui la laisse perplexe. Avant de nous les projeter, elle entreprend de nous décrire les symptômes de sa patiente. Mme M., cinquante-six ans, infirmière à Jonzac, se plaint de douleurs musculaires et articulaires diffuses qui, les mois passant, sont devenues invalidantes, ainsi que d’une grande fatigue. Une analyse sanguine ayant révélé une élévation des enzymes musculaires, son médecin généraliste l’a adressée à un spécialiste, lequel lui a prescrit un électromyogramme. Tout convergeant vers une possible affection musculaire, une biopsie a été pratiquée dans le service de Michelle Coquet, à Bordeaux.
L’image microscopique s’affiche sur l’écran.
Tiens, voilà du nouveau ! Si, sur la coupe, les fibres musculaires elles-mêmes, empilées tels des crayons roses sagement rangés dans leur boîte, ne présentent pas d’anomalies, on remarque, insérées entre elles, des coulées inhabituelles d’un bleu violet piquetées de taches noires.
Nous reconnaissons aussitôt ces cellules de grande taille et leurs petits noyaux, étroitement collées les unes aux autres : ce sont des macrophages, ces cellules immunitaires encore appelées histiocytes. Éboueurs professionnels des tissus, les macrophages nous sont aussi familiers qu’à un pâtissier les tartes aux myrtilles. Mais sur cette diapo, les tartes aux myrtilles semblent avoir littéralement envahi la boutique. Leur nom de “macrophages”, qui signifie littéralement “gros mangeurs”, dit bien leur fonction : ces cellules immunitaires dévorent les intrus – bactéries, virus, cellules mortes… Tout ce qui n’a rien à faire dans le corps humain finit proprement digéré dans leur panse géante (voir annexe 1, p. 217). Lors d’une maladie musculaire, on les voit couramment au coeur des fibres mortes qu’ils mangent avec appétit afin de faire place nette. Leur besogne achevée, le tissu pourra se régénérer. Or, ici, rien de tel : les macrophages ne sont pas dans les fibres, quant à elles parfaitement intactes, mais agglutinés dans les espaces interstitiels, repoussant les autres structures. Pas de nécrose dans le muscle – mais les éboueurs sont là. »
« Autre bizarrerie : ces inclusions denses dans les macrophages, formant des cristaux, qu’on distingue en microscopie électronique. En neuropathologie, il est courant d’en observer, avec une morphologie des plus variées, mais Michel Fardeau, grand spécialiste des myopathies à la Salpêtrière, exprime l’opinion générale : celles-ci ne lui évoquent a priori rien de connu. Des dépôts de calcium, peut-être…
La discussion commence, procédant par élimination, à l’instar des brainstormings menés par le Dr House. Une sarcoïdose ? Peu probable, en l’absence de cellules géantes aux noyaux multiples. Une myosite à inclusion, comme le suggère Michelle sans y croire ? Les symptômes, les images en microscopie optique et les inclusions ne correspondent pas. Après quelques échanges animés, l’assemblée hésite entre deux possibilités : il pourrait s’agir d’une forme atypique de myopathie inflammatoire généralisée, compte tenu des symptômes de la patiente. Les observations au microscope ne concordent pas exactement avec une pathologie connue, mais bah ! ce ne sera ni la première ni la dernière fois. Une autre possibilité serait une maladie infectieuse, la maladie de Whipple, qui se caractérise par la présence d’infiltrats de gros macrophages bleus. Seul hic : on les observe le plus souvent dans l’intestin, parfois dans le cerveau. Dans le muscle, très exceptionnellement. Mais pourquoi pas ? Les moutons à cinq pattes forment l’ordinaire de nos réunions : ces petites fantaisies de la nature sont le plus souvent destinées à demeurer des curiosités aussi mystérieuses qu’isolées. Des hapax, comme disent nos confrères philologues. C’est donc sans état d’âme que nous passons au cas suivant – douze encore nous attendent avant le déjeuner. Sans que nous nous en rendions compte, notre cerveau grave pourtant ce pattern histologique musculaire si particulier dans notre mémoire visuelle – un peu comme les physionomistes retiennent un visage pour refouler quelque interdit de jeu à l’entrée des casinos.
Michelle quitte l’estrade pour reprendre sa place.
Comment pourrions-nous deviner que ces petits cristaux à l’allure si anodine se révéleront une bombe à retardement dévastatrice ? »
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