Toxicité de l’aluminium vaccinal : les accusations de complotisme, ça suffit ! (lettre ouverte)
Lettre ouverte à Rudy Reichstadt
Conspiracy Watch se présente comme « un service de presse en ligne entièrement consacré à l’information sur le phénomène conspirationniste, le négationnisme et leurs manifestations actuelles ». Cette organisation a deux salariés, dont son directeur Rudy Reichstadt.
Rudy Reichstadt voit des conspirationnistes partout, c’est même son fonds de commerce. Dans son panier, un excellent thème médiatique récurrent : la méfiance des Français vis-à-vis de la vaccination.
En cette période d’épidémie, quoi de mieux que de questionner à nouveau nos concitoyens sur leur état d’esprit à ce sujet ? Avec certainement l’espoir que ceux-ci « reviendraient à la raison », par peur du virus, et plébisciteraient le vaccin anti covid-19 ! Rudy Reichstadt a donc commandé, avec le concours de la Fondation Jean Jaurès, un sondage à l’IFOP.
Peine perdue, la situation s’aggrave au contraire, les français « complotistes » deviennent même majoritaires ! Rudy Reichstadt a dû admettre que « le résultat le plus notable [du sondage] concerne, de loin, l’énoncé selon lequel il serait prouvé que certains adjuvants contenus dans les vaccins, comme l’aluminium, peuvent être très dangereux : la moitié des Français (51%) approuve cette proposition quand seulement un quart d’entre eux (26%) la rejettent ».
Pour M. Reichstadt, les moins de 35 ans en particulier « demeurent très réceptifs aux thèses conspirationnistes autour de la vaccination. »
M. Reichstadt, quelle est votre légitimité à ainsi rejeter l’opinion de plus en plus majoritaire sur la toxicité de l’adjuvant aluminique ? De quel droit faites-vous l’amalgame « méfiance sur l’adjuvant aluminium » et « thèse conspirationniste » voire anti-vaccinale ? Les Français sont-ils des sots ? Et s’ils avaient raison… Le doute, vertu scientifique par excellence, ne vous habite-t-il pas ?
Certes, il n’y a pas encore de consensus sur la toxicité de l’aluminium utilisé comme adjuvant vaccinal, malgré des études sérieuses publiées dans des revues à comité de lecture. Mais voilà une vérité toute simple : pour que des chercheurs trouvent, il faut qu’ils puissent chercher. Et pour qu’ils puissent chercher, il faut qu’ils en aient les moyens. N’êtes-vous pas surpris du manque d’empressement des pouvoirs publics à financer un sujet majeur de santé public, pour en avoir enfin et au plus vite le cœur net ? N’y aurait-il pas une volonté flagrante de « ne surtout pas savoir » ? N’êtes-vous pas étonné des attitudes moutonnières de nombre de vos collègues scientifiques, qui n’osent pas émettre le moindre doute au sujet de la sécurité des vaccins, sujet tabou ?
Ah, c’est vrai, je viens d’émettre un propos conspirationniste…
Nous vivons une époque bien particulière, M. Reichstadt, où la liberté de penser et de s’exprimer sur certains sujets catalogue immédiatement l’auteur comme propagateur de fake news, complotiste, conspirationniste…
« Ceux qui approuvent une opinion l’appellent Opinion ; mais ceux qui la désapprouvent l’appellent Hérésie » (Thomas Hobbes).
Jaurès doit être bien triste de voir son nom accolé à de telles pratiques.
Didier Lambert
Président de l’association E3M
Membre du Comité Scientifique Permanent de l’ANSM sur la PharmacoVigilance
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